Aujourd'hui, nous vous présentons une petite entrevue avec l'auteure pour la jeunesse, Émilie Rivard.
Le signet des enfants: Lorsque vous étiez enfant, adolescente, quelles étaient vos lectures préférées?
Émilie Rivard: J'ai eu plusieurs phases. Avec le recul, je me rends compte que toute jeune, j'aimais déjà ce qui était humoristique. Je me souviens d'ailleurs d'un roman de Robert Soulière, Le chevalier de Chambly, que j'avais adoré ! Il m'arrive encore de feuilleter les romans jeunesses de ce même auteur (tout comme ceux d'Alain M. Bergeron, qui me font tout autant rire), quand j'en ai un sous la main. Ensuite, j'ai suivi mes copines dans le fameux Club des Babysitters. Au début du secondaire, j'ai eu ma période «suspense» avec Mary Higgins Clark, puis une période Alexandre Jardin, jusqu'à ce que je découvre Daniel Pennac, de qui je suis toujours une très, très grande fan aujourd'hui !
Le signet des enfants: Comment êtes-vous devenue auteure pour la jeunesse?
Émilie Rivard: C'est un merveilleux hasard! Je n'avais jamais pensé devenir auteure un jour (c'était, pour moi, un fantastique passe-temps, sans plus). J'ai fait un certificat en création littéraire à l'Université Laval et, parmi les cours de ce programme, j'ai suivi un cours d'écriture pour enfants et adolescents. Je me suis tout de suite sentie à l'aise dans ce style d'écriture. Pour travail de fin de session, j'ai remis Mon frère est un vampire, le premier roman que j'ai publié. J'étais bien contente du résultat et, encouragée par la note du professeur et les commentaires de mes pairs, je l'ai fait parvenir à quelques maisons d'édition. Boomerang l'a alors accepté, et je n'ai plus jamais arrêté d'écrire pour les jeunes depuis !
Le signet des enfants: Écrivez-vous tous les jours? Avez-vous un rituel d'écriture?
Émilie Rivard: Je suis une personne très peu routinière. Je n'ai jamais eu un véritable rituel d'écriture, mais il y a quelques temps, j'écrivais tout de même tous les jours, à des moments différents. Depuis que mon petit garçon est né, c'est plus difficile, mais je m'applique à écrire chaque fois que j'ai un moment pour le faire. Étrangement, d'avoir ainsi moins de temps à consacrer à l'écriture me rend plus efficace qu'avant !
Le signet des enfants: Parlez-nous de la collection «Mon monstre et moi» publié chez Boomerang pour les 4-5 ans.
Émilie Rivard: C'est une merveilleuse question, puisqu'elle me permet de parler d'une collection qui me tient particulièrement à coeur. L'illustratrice Mika (qui est devenue mon amie et mon idole après la publication de
Mon frère est un vampire...) et moi voulions créer des albums sans être restreintes par le moule d'une collection déjà existante. Nous voulions avoir la liberté d'écrire, et surtout d'illustrer comme nous en aurions envie. Et surtout, de tout faire en équipe (oui, oui, je parviens même à donner un coup de main pour les dessins!), ce qui n'est pas la façon habituelle de fonctionner. Nous avons vite pensé à créer des histoires autour des monstres, qui nous sont tellement inspirants à toutes les deux ! Mika a alors eu l'idée géniale d'utiliser ces créatures pour illustrer les petits travers des enfants. Notre défi est de réaliser des histoires sur des sujets comme les caprices, la tricherie ou la colère, mais sans tomber dans le côté moralisateur... Ça donne des livres éclatés dans la forme et (je l'espère) au fond franchement amusant ! Nous en sommes très fières !
Le signet des enfants: Vous inspirez-vous d'enfants que vous connaissez pour écrire ces histoires?
Émilie Rivard: Nos enfants sont des sources d'inspiration fantastiques (mon fils a 2 ans; Mika a un garçon de 3 ans et demi et une fille de 2 ans), en effet. Pour parler de la colère, nous n'avons pas eu à chercher trop loin ! Mais je crois que nous faisons un joyeux mélange de tous les enfants autour de nous. Après tout, nos petits anges ne peuvent pas avoir TOUS les défauts !
Le signet des enfants: Qu'est-ce qui caractérise les romans que vous publiez dans la collection BiblioRomance?
Émilie Rivard: D'abord, contrairement à plusieurs séries publiées ces temps-ci, les romans (sauf quelques exceptions), ne se suivent pas et mettent en scène des personnages différents. Ainsi, pas besoin d'attendre la disponibilité du deuxième tome à la bibliothèque avant de lire le troisième! En fait, cela me permet d'aborder des thèmes tout à fait différents d'un roman à l'autre, que ce soit le cinéma, la célébrité d'un parent, le voyage (les autres cultures), etc. L'amour a toutefois une bonne place dans chacun d'eux ! Mes personnages ont souvent une pointe de caractère (à leur façon) et beaucoup d'humour ! J'ai énormément de plaisir à travailler sur cette série !
Le signet des enfants: Qu'est-ce qui est le plus difficile, lorsqu'on écrit des romans d'amour pour les jeunes?
Émilie Rivard: Je me suis rendu compte assez rapidement que les jeunes filles d'aujourd'hui appréciaient le même type de lectures que les filles de ma génération, à l'heure âge. Pourtant, on le sait, les temps ont bien changé (en siiii peu de temps!). Les jeunes sont beaucoup plus précoces, mais où sont-ils réellement rendus, à 12-13 ans? Et jusqu'où puis-je me permettre d'aller dans mes histoires ? Ce sont des questionnements auxquels j'ai fait face en commençant l'écriture de la série.
Le signet des enfants: Avez-vous des projets d'écriture en cours présentement?
Émilie Rivard: Je travaille toujours sur plusieurs projets en même temps. Ça me permet de laisser reposer un texte pendant que j'en poursuis un autre. J'ai donc commencé le BiblioRomance tome 9 (le 8 sortira à l'automne prochain), Mika et moi débutons les illustrations pour les deux prochains Mon monstre et moi (la colère et l'impolitesse), j'ai débuté un roman pour adulte (qui sait s'il verra le jour...), j'ai quelques textes au «repos» dédiés aux lecteurs masculins de 10 à 12 ans que je resortirai sous peu, je songe tranquillement à la suite d'une histoire de super-héros à paraître chez Bayard l'an prochain, en plus de tous les autres projets qui me trottent en tête, sans être vraiment concrets pour l'instant...
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